In Dégustations/ Thé vert

Kaze de Cha Do Raku

Théière kyusu et coupe

Vendredi dernier, je dégustais un thé vert et ça faisait très longtemps que je n’en avais pas bu, surtout un thé vert du Japon. Je dois admettre que c’était un moment de bonheur intense, et je l’ai exprimé par une photo sur mon compte Instagram. Le thé était vraiment excellent.

Bref, je vous le présente aujourd’hui : il se nomme Kaze. Il provient de Cha Do Raku, un petit salon de thé montréalais, situé sur le Plateau Mont-Royal. On y déguste non seulement des thés japonais, mais également quelques wulong et des thés noirs.

Quant à ce thé vert, c’est un Kamairicha plus précisément. Mais en quoi est-il différent du Sencha par exemple? Normalement, les feuilles subissent un processus de cuisson à la vapeur afin de stopper l’oxydation et la fermentation du thé. Dans le cas du Kamairicha, les feuilles sont plutôt cuites à la poêle pour également arrêter l’oxydation. Et apparemment, c’est une technique ancestrale d’origine chinoise et elle est peu répandue aujourd’hui1. Ce procédé permet également (selon ce site) de neutraliser les notes marines et végétales que l’on retrouve souvent dans les thés verts japonais, et de faire ressortir d’autres notes.

Détails d’infusion
Pour cette dégustation, j’ai utilisé la technique du senchado2 avec ma petite théière kyusu d’environ 100 ml; une eau à 80 degrés et 4 grammes de thé. L’infusion se présente comme ceci : 15 secondes; 5 secondes; 10 secondes; 20 secondes et 40 secondes.

Avant l’infusion
Les feuilles sont longues, torsadées et de couleur noir avec des touches grisâtres (probablement dû à la cuisson). Il y a également une douce odeur florale dans le sac.

Première infusion
Les feuilles ne sont pas toutes déroulées et bien qu’elles soient vertes, j’en vois aussi qui sont avec des touches de jaunes, tandis que la liqueur est jaune très pâle. L’odeur est sucrée et florale. Quant au goût, c’est sucré (maïs) avec une petite touche florale (que je n’arrive pas à identifier) en arrière-goût. En bouche, c’est crémeux.

Deuxième infusion
Je remarque que les feuilles sont entièrement déroulées, mais la liqueur ne change pas. L’odeur a un peu changé : je sens les fleurs en premier et l’odeur sucrée du maïs en second. Cependant, à cinq secondes d’infusion, je trouve que le thé ne goûte pas grand-chose. Je décide de le réinfuser quelques secondes. Je reconnais maintenant le jasmin, mais je suis déçu de constater que le côté sucré est discret.

Troisième infusion
L’odeur et la liqueur ne changent pas. Je goûte presque la même chose que la deuxième infusion, mais je remarque une petite amertume. Et la texture est toujours crémeuse en bouche.

Quatrième infusion
Encore une fois, l’odeur ne change pas. Par contre, la liqueur est jaune plus pâle. À 20 secondes, le goût commence à être discret. Les notes florales sont présentes, mais l’eau prend plus de place.

Cinquième et sixième infusion
Le thé ne goûte presque plus, mais à la cinquième infusion, il y a présence de notes florales et sucrées.

Conclusion
Il y avait longtemps que je n’avais pas bu de thé vert japonais et ce fut un réel plaisir. De plus, le Kamairicha a la particularité de goûter sucré en général et j’avais oublié cela! La texture du thé est crémeuse et les notes de jasmin ne viennent pas trop empiéter sur le goût du maïs. Il y a un équilibre, mais je dirais qu’elle rompt vers la 4e infusion où l’eau a tendance à dominer. Mais j’ai aimé cette persistance et j’ai essayé une 5e infusion, et même une 6e infusion pour voir jusqu’où elle irait. C’est un thé qui détend et je le recommande de le boire par une douce après-midi.

Sources

Note: 4/5

  1. Ce qui explique pourquoi ce thé est rare : c’est seulement 3 à 5% de la production []
  2. Note: dans la vidéo, il n’est pas expliqué quelle quantité de thé il faut mettre. Donc, il vaut mieux se renseigner avant d’appliquer cette méthode. []

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