Cette semaine, j’aborde le sujet à propos de la prise de notes. C’est un vieux sujet que je voulais parler depuis plusieurs années, avant même de prendre ma pause. Mais avec le temps, j’ai réalisé que ma méthode avait évolué. Donc, je vais plutôt vous expliquer pourquoi c’est important de le faire et, par la suite, je vais vous donner quelques pistes pour développer votre technique.
Pourquoi écrire ?
D’abord parce que la mémoire est une faculté qui oublie ! Et même si j’ai une excellente mémoire, il y a des choses que j’oublie avec le temps. Il y a quelques années, je refusais de prendre des notes sous prétexte que cela enlevait la magie de boire du thé. Mais j’ai constaté que même si j’avais vécu un beau moment de méditation ou bien de discussions entre amis, je ne me souvenais plus des arômes et des saveurs de ce thé. Lorsque venait le moment pour choisir un thé, il y en a que c’était le « blanc » total pour me souvenir d’une note précisément et j’avais un peu de difficulté à choisir ce que je voulais (quoique j’aime bien essayer), tant pour les thés aromatisés que pour les thés nature.
Ensuite, un thé n’est jamais identique d’une année à une autre. Ce que je veux dire, c’est qu’une année, il peut développer une note plus « chocolatée » alors que l’année suivante, il sera moins présent et ce sera une autre note qui va dominer. Il faut comprendre que le thé est sensible aux conditions climatiques et à son environnement. Donc, le thé change et même notre perception change avec les années. Et c’est la raison pour laquelle les « tea lovers » attendent avec impatience le printemps avec les récoltes de thé afin de pouvoir comparer leurs notes. C’est également la même chose avec le puerh (thé vieilli) : j’observe souvent que les gens achètent plusieurs galettes de puerh afin de noter les différences d’une année à l’autre. Quant à moi, j’ai déjà dégusté deux puerh faits avec le même thé, mais qui ne goûtait pas du tout la même chose d’une galette à une autre. Raison : l’une avait à peine quatre ou cinq ans de vieillissement et l’autre avait plus de dix années.
Puis pour ceux qui aiment les thés aromatisés, écrire des notes est aussi une bonne idée. Je remarque que plusieurs compagnies vont sortir des thés saisonniers chaque année, et souvent ce sont les mêmes compositions. Par exemple : Lupicia et David’s Tea vont changer leurs thématiques afin d’attirer les clients, mais les thés ne changent pas. Et comme ce sont des thés qui sont en vente que pour une période limitée, prendre des notes devient une nécessité afin d’écrire nos préférences. De plus, il devient plus facile de chercher des solutions lorsque le thé que nous aimions a été retiré du marché. Par exemple, mon conjoint et moi avons aimé un thé où il y avait du café comme ingrédient. Cependant, au moment de renouveler notre pot, la compagnie annonce qu’elle ne le vend plus. J’ai donc cherché un thé similaire et ayant noté les ingrédients, ce fut plus facile de trouver un thé qui goûtait presque la même chose. J’aimerais aussi ajouter que c’est en prenant des notes que j’ai pu découvrir mon intolérance à l’hibiscus.
Comment faire pour écrire des notes ?
En fait, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises façons de prendre des notes pour le thé. C’est un outil qui se développe selon ses besoins et ses préférences. Et surtout, c’est un outil qui évolue avec le temps. Bien sûr, il existe des gabarits sur le Web pour s’aider. Mais le but, c’est de l’adapter et d’être à l’aise avec cet outil. Je dirais même qu’on peut le comparer à un « planner » : au début, on y va selon le gabarit puis on le modifie, on le change, on l’adapte avec de la couleur, etc. Cependant, je peux vous donner quelques pistes dont ceux que j’utilise pour vous aider à orienter vos notes de thé :
- Traîner un carnet sur soi ou bien avoir une application sur son téléphone pour prendre des notes
- Noter tout ce qui concerne le thé : recettes (même ceux que l’on adapte), informations, dégustation, visite d’un salon ou d’une boutique de thé, etc.
- Si vous êtes visuel comme moi, avoir plusieurs couleurs afin de repérer ce qui nous semble important.
- Il existe de nombreux outils pour organiser votre information. Mais une que je recommande, c’est celle-ci : je réserve la première page à l’index et pour tout nouveau sujet, je mets un titre.
Bien sûr, les informations que je vous donne ne concernent pas seulement le domaine du thé, mais en général. Quant à savoir quoi écrire dans une dégustation, c’est aussi une question de préférence, mais je vous donne ces quelques astuces :
- Notez la date d’achat, le nom du thé, la compagnie, la famille de thé et sa provenance (pays). Pour les thés aromatisés, j’ajoute les ingrédients complets.
- Je le répète : il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises façons d’écrire une dégustation. J’ai même déjà vu une personne qui se contentait de coller le sachet du thé et d’écrire quelques mots dans son carnet. Elle avait même décoré sa page avec ce que ce thé avait représenté pour elle, accompagné d’une photo. Bref, il n’y avait rien de compliqué.
- Si vous voulez plus approfondir afin de mieux garder en mémoire ce thé, je vous suggère d’ajouter de simples adjectifs. Et pour vous aider, je vous propose la roue des arômes, développé par Camellia Sinensis et un lexique sur la dégustation du thé fait par Cha Thé.
- À la fin, mettre une note. Visuellement, cela vous permettra de repérer avec facilité les thés que vous avez aimés pour un achat futur.
Je dois vous admettre que ma façon d’écrire des dégustations a évolué avec le temps et c’est normal. Mais ce que j’ai surtout appris en écrivant des notes sur le thé en général, c’est l’écriture de ma vie en quelque sorte. Je crée mes propres archives que je garde pour consultation future. Ce blogue est une trace que je laisse pour moi afin de voir ce que j’ai aimé, ce que j’ai expérimenté, etc. Et surtout ces souvenirs que je note dans mon Hobonichi (un agenda japonais que je me sers pour faire de l’« art journal » et écrire) pour avoir ce sourire et me dire que cela était un « un moment présent »…